Le Canada compte interdire bientôt les gras trans de tous les produits alimentaires vendus et consommés au pays.

Les gras trans sont produits artifiellement par l’industrie agro pour “solidifier” et conserver longtemps, très longtemps…, des gras d’origine végétale. Ils constituent les ingrédients dits “hydrogénés” et le shortening dans un grand nombre de produits qu’on consomme, en particulier les aliments-plaisir que l’on n’est pas sensés manger en trop grande quantité. Biscuits, barres granolas, pâtisseries, croustilles… C’est ce qui fait que votre beurre d’arachides se tient au lieu de se séparer en deux phases. C’est le Crisco que vous utilisez dans les recettes de gâteau et pour graisser vos plats de cuisine.

Jusqu’à tout récemment, on pensait que ces gras étaient plutôt bons pour la santé. La preuve, je vois encore souvent sur des boîte de biscuits des phrases telles que : “Sans huile tropicale ; 100 % huile végétale hydrogénée”. Ben franchement, ils ont tout faux, mon corps préfère de loin que je consomme des huiles tropicales et des gras saturés que des huiles hydrogénées, fussent-elles végétales à l’origine !

Sur l’échelle de qualité des gras, les meilleurs sont les gras non saturés (monoinsaturés, polyinsaturés). Ensuite, il y a les gras saturés (souvent d’origine animale, comme dans la viande ou encore le beurre), que beaucoup de gens savent être mauvais. D’ailleurs, nombre de familles canadiennes ont banni le beurre de leur consommation au profit de la margarine (souvent hydrogénée). Les gras saturés sont en effet relativement mauvais et il ne faut pas en abuser. Viennent ensuite les fameux gras trans : il faut savoir qu’ils sont 10 fois plus mauvais que les gras saturés.

Comment est-ce que tout ça est mauvais ? Il faut savoir que notre corps a besoin de gras. Il y en a dans la membrane de toutes nos cellules, beaucoup de nos hormones en sont constituées… C’est trop de gras, et surtout trop de mauvais gras, qui est mauvais. Dans ce cas-là, dans la circulation, il se dépose dans la paroi des vaisseaux et en rétrécit le diamètre. C’est l’athérosclérose. Les plaques d’athérosclérose peuvent se détacher et aller obstruer des vaisseaux dans le coeur et le cerveau. C’est la maladie cardiovasculaire, comme la crise cardiaque et l’ACV. Sans compter le lien un peu plus compliqué avec d’autres horribles maladies comme le diabète.

Manger 1 gramme de gras trans par jour augmente de 20 % le risque de maladie cardiovasculaire. Les Canadiens adultes en sont les plus gros consommateurs au monde (souvent malgré eux : c’est dans les produits qu’ils achètent…) avec 10 grammes par jour. Les enfants au pays en mangent 38 grammes par jour.

Dans le contexte d’épidémie galopante d’obésité actuelle, je ne peux qu’être tout à fait d’accord avec l’idée de légiférer à ce sujet. Ça me semble une excellente idée d’obliger les industriels à nous offrir des aliments contenant des ingrédients moins mauvais pour nous. Dans la mesure où, dans le monde actuel, nous n’avons pas forcément l’envie ni le temps de nous remettre à tout cuisiner nous-mêmes…

Tout ce qu’il reste à faire, c’est laisser un délai raisonnable à l’industrie pour s’adapter, le temps de changer les recettes, de trouver le meilleur ingrédient de remplacement pour chaque produit. Entre autres, on peut imaginer des petites difficultés au niveau de la conservation des aliments, qui risque d’être diminuée sans gras trans. Peut-être aussi que les produits de consommation concernés pourraient voir leur prix augmentés par l’utilisation de gras de meilleure qualité. Mais ça reste à voir.

En attendant, de grâce, jetez votre pot de Crisco aux vidanges. La prochaine fois que vous en aurez besoin pour cuisiner, utilisez du beurre, de la margarine (non hydrogénée…) ou de l’huile végétale (les meilleures - pour la santé - sont encore celles de canola ou d’olive).

Je viens de terminer la lecture de La voie humaine de Jacques Attali et ça me laisse pas mal perplexe. Si la première partie m’a vraiment passionné, la seconde m’a laissé pas mal plus perplexe… Pour ceux qui le ne connaissent pas, Jacques Attali est un ancien conseiller de François Mitterand ce qui en soit ne joue pas en sa faveur à mes yeux, toutefois nous l’avions vu en conférence à l’occasion de l’UNM et ce qu’il disait était assez étonnant.

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La voie humaine, Jacques Attali

La question de fond du livre est de savoir s’il reste encore une place pour la gauche en politique et si un autre modèle que le capitalisme actuel est possible. Dès le début le modèle présenté est celui de la voie humaine qui met au centre l’homme et le besoin de bon temps, du temps qui n’est pas aliéné par le travail ou par des actes de pure consommation.

La partie la plus intéressante est sa vision du monde tel qu’il se présente, l’actuel passage d’une démocratie de marché à une société de marché et l’avénement prochain de la société de marchandises où tout ne sera que marchandise, temps et humains compris.

Il présente également un concept qui vaut le détour : le totalitarisme éthique en l’action des groupes s’opposant à cette société de marchandises par tous les moyens :

D'aucuns plaideront ainsi l'urgence d'une dictature écologique, ne serait-ce que pour imposer la frugalité énergétique. D'autres, révoltés pêle-mêle par la prolifération des drogues, la dislocation des familles, la remise en cause des morales traditionnelles, la libération des femmes, le mariage homosexuel, proclameront la suprématie des valeurs d'une foi sur les "nouveaux" droits de la personne

En résulterait la troisième guerre mondiale, une guerre n’opposant pas des pays mais société de marchandise et totalitarismes éthiques de tous poils avec une démocratie faiblissante au milieu. Bien que surprenant au début cette guerre fait sens : les manifestations contre l’OMC et autres, les extrêmistes religieux d’ici ou de là-bas, le radicalisme écologique de certains, on est en droit de se demander comment tout ceci va évoluer avec des disparités grandissantes.

La seconde moitié du livre présente la voie humaine, une utopie mettant au centre le bon temps qu’Attali oppose à la recherche de distraction des sociétés occidentales, caractérisées par une industrie du diverstissement qui nous invite avant-tout à être spectateurs et à vivre par procuration au travers de vraies ou de fausses stars.

Cette nouvelles utopie repose sur une société de la gratuité (de ce qui est nécessaire à la vie), du savoir et de la responsabilité. La démonstration de ce qu’est cette utopie et de ce qu’il faudrait mettre en place pour en prendre le chemin me laisse un peu perplexe bien que certaines idées soient pertinentes.

Mais, quelque soit la justesse et la faisabilité de ses arguments, il n’en reste pas moins qu’il est de plus en plus nécessaire de construire un projet de société. Une frange importante de la population occidentale est désormais consciente qu’il est nécessaire de trouver autre chose que le chemin actuel. Mais en même temps nous voulons tous défendre notre bout de pré carré, moi le premier (cf. ma relation avec l’argent).

Chose plus étonnante, l’idée même d’être de gauche a presque disparu en Amérique du nord. L’insulte suprême contre Kerry pendant la présidentielle fut de dire qu’il était de gauche, socialiste, comprendre staliniste. Plus récemment alors que je parlais de ce livre, un ami de Polytechnique qui est très critique à l’égard du capitalisme a réagi vivement quand j’ai dit “être de gauche”.

Le Québec, postulant au statut de état-nation, surement l’endroit d’Amérique de nord le plus progressiste et “de gauche” devrait être capable de proposer un projet de société viable. C’est à mes yeux le seul moyen pour les souverainistes d’arriver à leur fin… mais rien ne sort du Parti Québécois, trop occupé par ses querelles intestines.

Bien que ce bouquin laisse un étrange goût en bouche, un goût d’irréalisable, il n’en reste pas moins que c’est le rôle de personnes comme Attali de proposer des réflexions de ce type, une autre voie qui n’est pas seulement une société de marché light mais bien un projet de société viable avec de nouveaux points de vue.

En me rendant garder hier soir, alors que le ciel se la jouait un peu à la mode déluge, je me suis fait splasher de la tête aux pieds par une voiture très vulgaire roulant très vite dans une très grande flaque d’eau juste à côté de moi. Grrr, j’ai été mouillée toute la soirée.

Ensuite, Tali était maussade et m’a même dit “Toi, je ne te parle plus”, quand je l’ai contrariée en refusant qu’on se lance dans la peinture juste avant d’aller dormir… Il y a une phase qui explique ça vers 6 ans et que je ne connaîtrais pas ?

Elle a quand même dit une truc assez mignon. Elle voulait m’expliquer où dans son corps se trouvait son rhume actuel. Le nez, la gorge, oui, mais aussi le ventre, selon elle. Je lui ai dit non, je ne pense pas qu’il y ait de rhume dans ton ventre. “Mais oui, parce que quand je tousse, mon ventre devient dur.” J’aime bien ;)

Et aujourd’hui, après une nuit très courte (contrairement à Hoedic ;)), une assez pénible journée m’attendait à l’hôpital. La patiente de ce matin, 45 ans à peine, présentait la maladie que j’ai le plus de mal à appréhender : un diabète ultra-compliqué : presque aveugle, presque plus de reins, vessie neurogène, incontinence fécale… Sans parler de ses complications cardiaques ou de son retard mental. DNR au dossier. Ça fait vraiment un coup dur, j’avoue ne pas y arriver. Je n’ai aucune idée quand et comment je vais pouvoir réussir à ne pas me sentir infiniment triste devant ces patients.

En après-midi, conférence sur la dialyse et présentation de cas. Rien pour remonter le moral. En plus, je n’ai pas manqué de faiblir encore devant toutes ces histoires d’hémodialyse et de dialyse péritonéale. Je pense que l’état de fatigue dans lequel je me trouve constamment ne m’aide pas à maintenir une pression artérielle suffisante pour ne pas voir noir pour un oui ou un non. Ça m’arrive vraiment souvent cet automne !

En plus, ma saison d’infections est commencée et je tousse. C’est fatigant.

Ce matin j’ai dormi jusqu’à 11h20 ! Et bordel ce que c’est bon !!! Du coup je viens de foutre en l’air tout mon beau planning de travail que j’arrivais presque à tenir depuis le début de semaine. D’un autre coté c’est tellement agréable de ne pas se réveiller avec la tête dans le cul que je ne me sens même pas coupable :)

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Dans mes rêves, tout va au ralentis

Bien que je ne crois pas du tout aux concepts type astrologie et autres qui donnent pour chaque journée une tendance, positive ou négative, je ne peux m’empêcher de ressentir certains jours comme très positifs (ou très négatifs).

Ainsi, lundi, j’ai réussi à bien bosser toute la journée (rare, très rare) et je me sentais assez léger. Venu le cours du soir, le prof me rend ma copie d’examen que j’avais contesté la semaine dernière (simplement parce que j’étais mécontent de ma note, je n’espérais guère aller cherche plus d’un 1/2 point) ; et voilà qu’il me crédite de 3 points supplémentaires me faisant passer d’une note médiocre un poil sous la moyenne de classe à une note tout à fait honorable.

Ensuite il nous rend notre premier projet d’équipe. Je n’étais pas mécontent de notre travail bien qu’estimant plusieurs autres équipes comme supérieures à la notre (plus zélées, plus travaillantes, etc.) Pourtant, on se retrouve avec la meilleure note et un prof nous demandant s’il peut utiliser notre document comme exemple pour ses prochains cours à quelques petites modifications près. Joie.

Les projets étaient corrigés la semaine dernière, mais il fallait encore entrer les notes dans le système informatique de Poly. En tout état de cause, selon mon concept de bonne/mauvaise journée, c’était tout bonnement impossible de recevoir une bonne note (le projet) en même temps qu’une mauvaise (l’examen).

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L'église Notre-Dame des Neiges et son presbytère

Je sais, c’est vraiment stupide comme pensée. Pourtant ça me semble tellement proche de la réalité. Combien de fois n’ai-je pas vécu d’horrible journée où même les éléments amenant normalement du réconfort se transformaient en cauchemard… et combien de fois, comme hier, tout sourit, même ce qui semble le plus désespéré.

J’ai presque honte de penser comme ça car en fait ça ne fait que reporter sur un élément extérieur (je reviendrai un autre jour sur cette question) quelque chose qui est plutôt de notre ressort. Surtout, ça va totalement à l’encontre de la pensée rationnelle qui est habituellement la mienne. Pourtant, je ne peux m’empêcher, quand une journée commence mal de me dire que tout va aller de travers jusqu’au soir. Sorte de superstition.

Tout ça pour dire aussi que j’étais pas mal content de mes résultats et que parfois, ça sert d’aller pinailler ;)