M est déprimé. Il n’est même pas allé à sa rentrée scolaire vendredi matin, avec pour intention de ne pas aller à l’école du tout de toute la session. Depuis le début de son cégep, j’ai l’impression qu’il dégringole. Il a commencé en sciences, s’est rendu compte qu’il n’aimait pas ça/n’était pas assez bon, alors il a abandonné 2 cours (trop tard) et en a échoué un autre. Après Noël, il a repris en sciences humaines, semblant aimer quelque peu l’histoire, mais ne sachant pas trop où ça le mènerait. Il se fait une session légère et annule plusieurs cours (à temps cette fois).
Il faut voir qu’il n’est motivé pour rien, qu’il n’a pas d’objectif d’avenir. Il me semble pourtant qu’il n’est pas le seul dans ce cas et que ce n’est pas pour autant qu’il faut décrocher ; ce n’est pas dramatique. Hum, j’aimerais bien qu’il n’ait pas si souvent le mauvais exemple de ma tante sur le BS, un vrai parasite de la société… Ajoutons à cela le fait que M n’aime pas parler (bégaiement ?), n’a pas d’amis, ne se sent pas à sa place parmi les “jeunes actuels”. Il est stressé, dort mal. Tout ce qu’il aime dans la vie semble être les jeux vidéo et le cinéma. Il ne se sentait pas capable d’y retourner…
Après une petite discussion avec Maman et mon oncle, hier, ils ont réussi à le convaincre d’aller à quelques cours cette session-ci. Il pourrait en effet réaliser au moins les cours du tronc commun, qui ne l’engagent à rien et seront toujours utiles, plus peut-être de l’histoire, puisqu’il aime bien ça. À défaut d’être heureux, il sera cultivé. Il me semble en effet que s’il s’isole de tout encore jusqu’à Noël, la situation ne pourra qu’empirer et sera de plus en plus difficilement réversible. Au moins, il semble enfin se rendre compte qu’il a un problème, et va bientôt commencer une thérapie. J’avais déjà identifié son problème l’an dernier, que je nomme phobie ou anxiété sociale, mais personne n’avait cru qu’il avait vraiment besoin d’aide. Pourtant, ça l’empêche de plus en plus de vivre, de toute évidence… Enfin, mieux vaut tard que jamais. Il paraît que c’est un problème bien plus fréquent qu’il n’y paraît (on a tous des phobies après tout…) et que ça se travaille, avec de la volonté.
J’espère qu’il en viendra assez vite à s’interroger sur ce qu’il veut faire de sa vie. Quand on n’aime pas les études à ce point, il vaut peut-être mieux ne pas s’enligner vers l’université comme il le fait actuellement sans se poser de questions. Une technique pourrait être plus appropriée. Mais rien n’est facile ; il ne se voit pas changer de ville ni d’établissement. Tout lui est une véritable montagne à déplacer.
Pff, j’ai l’impression que ce ne sera pas facile. Espérons qu’il pourra trouver un bon thérapeute, qui lui vienne en aide rapidement et de la bonne manière.