Ça y est, je suis enfin de retour chez moi et devant mon ordinateur… Comment décrire une si magnifique semaine d’ailleurs ? Le temps a été clément et idéal toute la semaine (ce dont peu de vacanciers peuvent se vanter cet été…). Nous logions aux Éboulements, i.e. sûrement l’un des plus beaux villages de la province. Chaque journée a été unique, parce que les activités de cette région sont tellement variées.

Alors, dimanche : arrivée à l’auberge et petite promenade en se rapprochant du fleuve. La vue est magnifique ! Hop au dodo, car une grosse journée nous attend le lendemain.

Lundi : nous allons aux Hautes-Gorges, traversant au passage une partie de l’arrière-pays. C’est une belle campage verdoyante, après l’été pluvieux qui nous a précédé. Le temps est magnifique et dégagé, nous pouvons admirer le panarama de la région. Les hautes gorges, c’est la rivière Malbaie coincée entre deux falaises. C’est très impressionnant. Nous avons fait l’ascension des 1000 mètres, avec pour récompense, le plus beau point de vue du coin. Vivifiant et purifiant, mais fatigant.

En guise de repos, le lendemain, mardi, nous parcourons la route 362 jusqu’à Saint-Siméon. Sur le chemin, nous découvrons Pointe-au-Pic, La Malbaie, Cap-à-l’Aigle. Ces trois lieux-dits nous ont malheureusement un peu déçus, après nous avoir été tant vantés. Certes, le paysage est grandiose (vue plongeante sur le fleuve), mais seulement le temps d’une photo, car il n’y a pas grand-chose d’autre à y faire ou voir. Nous avons plutôt le coup de coeur pour Port-au-Persil, petit coin de paradis discret, sauvafe et reculé, où nous nous arrêtons aussi à la fameuse petite poterie pour nous procurer un pingouin et une tortue. Enfin, nous arrivons à destination, Saint-Siméon (dont le traversier mène directement à Rivière-du-Loup) pour aller observer les plus gros mammifères terrestres. Le bateau est à taille humaine, comme nous le souhaitions, au ras de l’eau (on se fait même arroser à l’occasion). Les paysages de la côte sont très beaux, voire touchants. Par contre, petite déception pour les baleines : seulement des phoques, des petits rorquals et des marsouins. Quelques ailerons et des souffles à peine visibles ; pas de sauts ni d’extra. Enfin, c’était bien sympathique tout de même. Je conseillerais cependant de partir plutôt de Baie-Ste-Catherine ou de Tadoussac pour augmenter les chances de se rendre aux meilleurs spots !

Mercredi, nous allons faire le tour de l’Île-aux-Coudres (dont le traversier - gratuit - se prend à St-Joseph-de-la-Rive). La marée est basse, le tour de l’île sent le sel, la mer et les algues. Dépaysement assuré ! On se croirait en Bretagne - souvenirs de Belle-Île et Houat. Ça fait un bien fou. Nous en profitons pour visiter la cidrerie, un musée de bateaux et les très anciens moulins : à vent (non fonctionnel maintenant) et à eau (qui donne de délicieux biscuits !). Au retour, nous faisais escale à un autre musée maritime, celui de St-Joseph. Après la vue de tant de belles choses, le repos est bien mérité !

À l’auberge, tenue par des membres de ma famille éloignée, les plats sont simples et bons, le domaine très beau, la vue magnifique, la piscine invitante, mais les chambres un peu décevantes. J’ai adoré un dessert en particulier : le cipâte aux bleuets (une sorte de tarte aux bleuets). Hum, les souvenirs de mon enfance en Abitibi me reviennent… J’ajouterais aussi que Charlevoix représente pour moi une sorte de retour aux sources, car il s’agit du berceau historique d’une branche de ma famille. Mon grand-père, décédé maintenant, est né aux Éboulements. Et mon grand-oncle, l’anthropologue, y a sa maison d’été. C’est donc une doublement belle découverte pour moi que ce coin de pays !

Jeudi, nous nous remettons vaillamment à la randonnée en montagne. Nous sommes un peu stressés, car il a plu pendant la nuit et la brume est impressionnante. On prie pour que le ciel ne nous tombe pas sur la tête… Finalement, nous n’avons pas reçu la moindre goutte de d’eau. Seulement, il fait très humide, le brouillard ne s’est pas dissipé et il nous a masqué ce qui est sensé être le plus beau point de vue sur tout Charlevoix : à 1000 m d’altitude, du somment du mont du Lac des Cygnes, dans le parc des Grands-Jardins. Heureusement, l’ambiance était quand même au rendez-vous (quel bonheur de grimper au flanc d’une montagne que l’on devine à peine, à travers une forêt sombre et inquiétante).

Et enfin, vendredi, en guide de récompense, nous commençons par aller nous abreuver du fleuve St-Laurent sur la plage de St-Irénée, étrangement et agréablement déserte à cette heure matinale et à cette période de l’année (c’est quand même la 3e semaine d’août). C’est à couper le souffle - ça ne nous avait pas tant frappé à partir de la route. Ensuite, direction Cap-aux-Oies pour découvrir une autre magnifique plage, discrète, sauvage aussi, presque cachée. Quelle agréable surprise ! Puis, après quelques arrêts, nous mettons le cap vers Baie-St-Paul, petite ville pittoresque qui nous était apparue charmante de premier abord en arrivant. Cette première impression s’avère exacte. Nous essayons de nous initier à quelques petites galeries d’art sur la rue St-Jean-Baptiste, avant de faire un crochet pour rendre visite au célèbre maquettiste du coin, père de plusieurs Titanic plus vrais que nature !

Samedi : ça y est, c’est fini… Nous reprenons la route pour la grande ville. En chemin, nous nous arrêtons pour un petit repas convivial avec des gens que nous voulions rencontrer. Bye bye Charlevoix.

Ma tante est morte aujourd’hui, vers 2 heures du matin, à l’âge de 47 ans, d’un cancer généralisé. Elle était aux soins palliatifs depuis 5 mois et demi. Certes, elle avait déjà eu des alertes et des traitements contre le cancer dans sa vie, il y a peut-être 20 ans. Certes, il y a des femmes dans sa famille qui étaient déjà mortes suite à des cancers dits “féminins” (ovaire, sein, utérus…). Mais tous ces facteurs de risque, au lieu d’expliquer la nullité des services médicaux sur ce coup-là, n’auraient-ils pas dû justifier un suivi très serré et rapide de tous symptômes louches ainsi qu’un suivi préventif très régulier ?

C’est pourtant ce dont elle bénéficiait apparemment. Gynéco tous les 6 mois… En novembre, on lui trouve quelques “cellules pré-cancéreuses” ; rien d’inquiétant. Elle se plaint pourtant de maux de ventre très importants, qu’on met sur le dos de la ménopause (il n’est pourtant dit nulle pas que la ménopause provoque des maux de ventre !). Cependant, on lui recommande d’aller consulter dans un hôpital universitaire pour plus de sûreté, sans faire l’effort toutefois de lui obtenir rapidement le rendez-vous (ici, les temps d’attente pour un spécialiste sont souvent de plusieurs mois, mais peuvent être outrepassés en cas d’urgence, bien sûr). En mars, elle voit enfin ledit spécialiste et apprend qu’elle est en phase terminale, qu’il n’y a “plus rien à faire”. On ne tente pas de radiothérapie ni de chimiothérapie.

Quelqu’un peut-il m’expliquer comment l’on passe de cellulles pré-cancéreuses à la phase terminale sans transition et sans que rien ne soit fait entre-temps ? L’inertie du système ou l’incompétence de quelque médecin me semble ici incroyable ! L’évolution de ce cancer aurait été “inhabituelle” ou “atypique”… Étudiante en médecine, on ne m’a pourtant jamais appris qu’une maladie se présente invariablement de la même manière ; au contraire. Son mari et son fils ont d’ailleurs l’intention de porter cette histoire devant des avocats ; il me semble qu’il y a de quoi. Même si l’argent ne ramène pas encore les morts à la vie.

Chose certaine, elle laisse maintenant dans le deuil mon jeune cousin de 18 ans. En mars, elle avait espéré pouvoir réaliser le rêve de sa vie, qui aurait été d’aller en voyage en Italie. Son état de santé ne lui aura même pas permis ce dernier petit plaisir. Ces derniers mois ne lui ont sûrement épargné aucunes souffrances… Elle en aura tout de même profité pour se remarier avec le père de mon cousin et refaire son testament en sa faveur. Remords tardifs ? Désir de finir sa vie en paix avec elle-même ? Désir qu’il bénéficie d’une rente de conjoint survivant ? Résidus d’amour pour cet homme qui, depuis sa maladie, est aux petits soins avec elle ? On ne le saura jamais tout à fait… Un peu de tout cela, sûrement.

En tout cas, courage à J, M et toute la famille. On est avec vous.

Voilà, Hoëdic et moi, nous en sommes maintenant officiellement à notre 4e été.

Pour fêter cela et nous reposer, nous partons demain pour la belle région de Charlevoix. À dans une semaine !

Bon allez, je m’y mets, je vais faire mon rapport de stage, sinon je ne le ferai jamais, et dans un monde parfait, j’aimerais avoir tout fini aujourd’hui ou demain matin ! Procrastination, quand tu nous tiens…

Hier soir, j’ai gardé Juliette et Marc-Antoine. C’était la première fois que je garde deux enfants qui ne sont pas frère et soeur (et donc que l’un des deux est légèrement déboussolé). Heureusement que je les connaissais déjà tous les deux. Eh bien, ça a été du boulot, et j’ai eu du mal à regarder mon petit film tout d’un coup.

Marc-Antoine n’a pas encore un an, ne marche pas seul, mais il sait ce qu’il veut dans la vie et il sait le dire très fort. Par exemple, hier soir, c’étaient des câlins… Mais ses cris ont aussi réveillé Juliette, qui devait bien se demander qui pouvait bien pleurer sous son toit. Du coup, mes deux petits malins, pour recevoir de l’attention, ont tous les deux usé du même malin stratagème : ils ont lancé leur sucette par terre, ce qui m’a obligée à aller dans leur chambre et à m’occuper d’eux… Qui a dit que les enfants d’un an sont bêtes ? :)